Une redefinition nécessaire 

Dans l’imaginaire collectif, le terme activisme évoque souvent des personnes qui s’engagent de manière visible et régulière pour défendre une cause qu’elles jugent juste et nécessaire, par exemple la protection de l’environnement et du vivant.

Parmi les modes d’action qui viennent spontanément à l’esprit : participer à des manifestations, à des boycotts, occuper une ZAD, descendre dans la rue avec un mégaphone, monter sur une flottille ou même entamer une grève de la faim.

Ces formes d’engagement, parfois situées à la limite de la légalité telle qu’elle est définie à un moment donné, relèvent indéniablement de l’activisme. Mais l’activisme climatique peut aussi prendre des formes bien différentes, plus discrètes et profondément ancrées dans le quotidien.

Revenons d’abord à la racine étymologique du mot. Issu du latin activus, il renvoie à une attitude ou à un comportement tourné vers l’action et le pragmatisme. De ce point de vue, et au-delà de ce que la théorie politique qualifie d’« action directe », l’activisme environnemental englobe une pluralité de manières de s’engager.

L’activisme n’est pas uniquement spectaculaire : il peut être constant, silencieux et profondément transformateur.

Être parent face à la crise climatique : quand l’écologie devient personnelle

Aujourd’hui, en pleine crise du vivant et climatique, à une époque où, malgré des constats scientifiques nombreux et largement partagés, le cadre politique peine à suivre, de nombreuses personnes — et en particulier des parents concernés par l’écologie — s’engagent au quotidien pour transformer, à leur juste mesure, le système socio-économique et les rapports de domination à l’origine de cette crise écologique aux multiples facettes.

En tant que parents, nous entendons que cette année a, une fois de plus, été la plus chaude jamais enregistrée. Que de nouvelles limites planétaires sont franchies année après année. Que la COP30, récemment organisée au Brésil, ne changera sans doute pas fondamentalement les règles du jeu international nécessaires à une véritable transition écologique à l’échelle mondiale.

Et sur cette toile de fond plutôt sombre, nous voyons nos enfants grandir jour après jour, poser des questions, percevoir les tensions du monde, parfois s’inquiéter.  Nous savons qu’ils seront pleinement exposés aux conséquences de l’inaction climatique d’aujourd’hui.

C’est ici que, pour certains, la nécessité d’agir devient une évidence. Une nécessité presque vitale, pour pouvoir regarder ses enfants dans les yeux et, malgré la tristesse que suscite le contexte actuel, le faire avec dignité, fierté et espoir. Espoir que le monde auquel ils contribueront soit plus juste, plus vivable et plus respectueux du vivant.

Parents engagés pour le climat : devenir des sentinelles du vivant

Les parents engagés deviennent alors des sentinelles du vivant : ils veillent sur la vie de leurs enfants et, par extension, souhaitent veiller sur le vivant dans son ensemble. Parce que nos enfants en font partie. Et parce que l’amour parental peut devenir un puissant moteur d’action écologique et citoyenne.

Quelle est alors notre place, en tant que parents, dans un monde où le vivant est en crise ? Où de nombreuses espèces s’éteignent progressivement, où certains paysages disparaissent à jamais sous l’effet des activités humaines et du changement climatique ?

C’est en cherchant des réponses à ces questions que chaque parent peut trouver sa propre manière d’agir, à son échelle, selon ce qui lui paraît le plus juste et le plus nécessaire.

L’activisme écologique au quotidien : comment agir en tant que parent

Recycler, réduire ou éliminer la viande et le poisson de son alimentation, diminuer les déchets, privilégier les achats de seconde main, adopter les mobilités douces, voyager près de chez soi, ralentir le rythme effréné du quotidien, changer de travail par souci de cohérence, participer à des actions collectives pour le climat, s’engager dans une coopérative de logement ou un projet local de transition écologique…

Les chemins sont multiples, mais l’urgence d'agir est bien réelle. Pour la planète. Et pour eux.

Pour leur montrer que nous sommes concernés par l’avenir climatique. Que nous choisissons d’agir, avec nos moyens, quels qu’ils soient. Et pour que demain, lorsqu’ils auront à leur tour la responsabilité de décider et d’agir, ils choisissent de poursuivre cet engagement — cette forme d’activisme écologique du quotidien que leurs parents leur auront transmise.

Face à l’urgence climatique, il n’existe pas de réponse unique ni de trajectoire exemplaire. Il existe des choix, des renoncements, des engagements imparfaits mais sincères, portés par l’amour et le sens des responsabilités envers les générations futures.

Et vous, quelle place choisissez-vous de prendre, en tant que parent, à votre échelle, dans cette transformation écologique ?